Santé : Les trois types de repos dont votre corps et votre cerveau ont besoin

par | Juil 24, 2021 | Santé | 0 commentaires

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Pour aborder la rentrée en étant vraiment reposé, il ne suffit pas de dormir plus et de manger plus de melon pendant les vacances. Quatre spécialistes décryptent les différents types de repos dont le corps a besoin.

En matière de repos pendant les vacances, certains savent que la procédure est relativement simple : faire moins que d’habitude, de préférence au soleil, et dormir plus et mieux. Ce que l’on sait moins, en revanche, c’est qu’il ne suffit pas de ne rien faire, de déconnecter ou de retarder le réveil, pour que le corps soit véritablement régénéré. Pour se remettre de plusieurs mois de stress physique et psychologique, le corps et le cerveau ont besoin de trois types de repos différents.

Le repos social

Voir ses amis, sortir avec eux, les écouter, leur parler… On ne s’en rend pas toujours compte, mais les exigences sociales nous fatiguent. Avec certains amis, on ne se sent pas tout à fait à l’aise, on ne maîtrise pas forcément la situation.

 « Avec certains, on adopte parfois une posture sociale, on est attentif à son comportement, ce qui nous rend toujours sur le qui-vive », commente Laure Verret, maître de conférences en neurosciences à l’université de Toulouse.

Chaque interaction sociale nécessite une attention soutenue, à la fois aux autres, à ce qu’ils disent, à leur langage corporel, mais aussi à la nôtre : « en tant qu’humains, nous interagissons avec nos semblables avec le plus haut degré d’intentionnalité, ce qui est cognitivement complexe, même si nous n’en sommes pas très conscients au quotidien », poursuit le spécialiste.

C’est d’autant plus fatigant lorsque nous sommes dans un bar ou un restaurant, dans un environnement bruyant, entourés d’amis mais aussi de nombreux inconnus.

Prendre du temps pour soi, et pour soi seul, peut être une bonne solution pour se reposer : « être seul et ne rien faire est le moment par excellence où notre attention n’est pas détournée sur l’autre. Nous pouvons alors baisser la garde et faire le tri dans nos pensées et nos émotions, et évacuer celles qui nous épuisent », ajoute Laure Verret.

Le repos social implique également de s’entourer de personnes qui nous font du bien et de se couper de celles qui nous font du mal et donc nous épuisent. Les premières peuvent contribuer à nous redonner de l’énergie.  » Il ne faut que 21 millièmes de seconde pour qu’une émotion passe d’un individu à l’autre, explique Christophe Haag, chercheur en psychologie sociale et auteur de La Contagion émotionnelle (1).

Cela signifie que dès que nous interagissons avec quelqu’un, nous captons ses émotions. Si ce sont des personnes bénéfiques, avec des pensées positives, elles vont nous aider à nous réguler et à nous calmer émotionnellement. »

Le repos émotionnel

Les émotions rythment nos journées mais ne sont pas sans conséquences. « Certaines sont énergivores : lorsqu’elles s’invitent au mauvais moment, avec une occurrence trop importante, lorsqu’elles ne sont pas justifiées…. Tout cela provoque une chimie lourde qui demande beaucoup d’énergie au cerveau et au corps pour les évacuer », explique Christophe Haag.

 Pour le chercheur, la solution est de changer d’air, et de se placer dans un espace calme et relaxant : « le cerveau, qui a une très grande capacité d’adaptation, va entrer en résonance avec l’environnement serein qui nous entoure et baisser naturellement son niveau d’anxiété. »

L’alimentation joue également un rôle essentiel dans la régulation de nos émotions. « Il existe un dialogue constant entre le cerveau « inférieur », notre intestin, et le cerveau « supérieur ».

Ce que nous mangeons a un impact sur certaines zones du cerveau, notamment celles qui contrôlent nos émotions », explique Christophe Haag. Les aliments trop transformés, ou plus généralement la « malbouffe », rendent la digestion plus difficile, créent de fausses angoisses et obligent le cerveau à travailler davantage.

Le repos sensoriel

On a tendance à l’oublier, mais l’utilisation de nos sens, et notamment de notre ouïe, fait travailler notre cerveau sans arrêt. Bruits de la ville, klaxons des voitures, conversations autour de nous, mais aussi notifications de messages reçus sur le téléphone ou l’ordinateur, toutes ces « stimulations permanentes forment une surcharge cognitive et peuvent être source de fatigue », explique Michel le Van Quyen, directeur de recherche à l’INSERM, au Laboratoire d’imagerie biomédicale (2).

Autant de sons permanents et nocifs à long terme : « diminution du système immunitaire, perturbation du système cardiovasculaire, tout le système para-sympathique est malmené alors que c’est justement cette partie du système nerveux qui nous aide à nous reposer », poursuit le chercheur.

La qualité du sommeil

Plus que la durée du sommeil, c’est surtout sa qualité qui permet le repos. « D’un point de vue physiologique, le sommeil lent profond est le plus récupérateur, physiquement et émotionnellement », explique Laure Verret, maître de conférences en neurosciences. Cela s’explique par l’activité du cerveau suivant les différentes phases du sommeil, qui sont associées à des ondes cérébrales.

 « Lorsque le sommeil est profond, l’onde cérébrale est appelée delta : c’est la phase de récupération nerveuse et corporelle. Le corps et l’esprit n’ont qu’un seul objectif : se régénérer », complète Yann Rougier, médecin et neuropsychiatre des Hôpitaux de Paris (3).

Pour parvenir à ce sommeil, il est essentiel de réduire le niveau d’anxiété. En raison notamment du contexte sanitaire de ces derniers mois, beaucoup d’entre nous sont bloqués dans « un état d’alerte physiologique, un état de stress chronique dans lequel le cerveau ne peut pas se déconnecter. Nous sommes en permanence sur le qui-vive », commente Laure Verret.

Le moyen le plus simple d’y remédier est de travailler sur sa respiration, comme le conseille Yann Rougier. « On peut respirer en conscience et prendre le contrôle de son système nerveux, notamment de son système parasympathique.

 Cela permet de ralentir le fonctionnement de l’organisme, de régénérer les organes et, à long terme, de favoriser un meilleur sommeil. » Travailler sur sa respiration chaque soir pendant cinq à dix minutes peut améliorer la qualité de son sommeil au bout de neuf jours. Un premier pas essentiel au début de vos vacances pour donner à votre corps tout le repos dont il a besoin.


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